New Order

Sorti en 1983, "Power, Corruption & Lies" marque un tournant essentiel pour New Order. C’est leur deuxième album, mais surtout celui où le groupe s’affranchit quasiment de l’ombre de Joy Division, trois ans après la disparition de Ian Curtis. Là où "Movement" restait marqué par la mélancolie et l’héritage du passé, cet album ouvre une nouvelle phase : plus lumineuse, plus audacieuse, plus libre. Dès "Age of Consent", le ton est donné : une chanson entraînante, presque joyeuse. On sent un groupe qui prend confiance et qui affirme une identité musicale nouvelle. "The Village" poursuit dans cette veine pop légère, soutenue par des synthés discrets et des guitares claires. Avec "586", New Order flirte avec la musique électronique dansante : une montée vers "Blue Monday", leur tube à venir. Mais c’est surtout "Your Silent Face" qui incarne toute la sensibilité de l’album : une ballade synthétique, élégante et émotive, qui équilibre parfaitement mélancolie et douceur. La deuxième partie de l’album, avec "Ultraviolence", "Ecstasy" et "Leave Me Alone", confirme cette bascule vers une musique plus électronique, sans perdre l’intensité post-punk de leurs débuts. "Leave Me Alone", en conclusion, est un dernier clin d’œil à leur passé. S’il fallait ne retenir que deux morceaux pour illustrer cette nouvelle voie : "Age of Consent" pour l’énergie, et "Your Silent Face" pour la grâce.