Lucrecia Dalt

Lucrecia Dalt, artiste sonore colombienne, explore une recherche musicale profondément singulière, construisant un univers où la pop rencontre les textures électroniques. Son avant-dernier album, "¡Ay!", témoignait de cette démarche : un retour à ses racines tropicales, mêlant instrumentations traditionnelles à une exploration avant-gardiste. Un son à la fois enraciné et innovant, où elle renouvelle sa manière de composer en jouant avec les frontières du genre. Avec "A Danger to Ourselves", Lucrecia opère un retour à une dimension plus intime et minimaliste. L’album déploie des ambiances délicieusement épurées. Un paysage sonore cinématographique où puissance et fragilité coexistent. David Sylvian, co-producteur, connu pour avoir été le chanteur ô combien emblématique du groupe Japan, laisse certainement sa marque sur l'album. Qui lui confère une architecture sonore sophistiquée : les percussions créent des espaces, tandis que les basses tracent des trajectoires cachées, contribuant à une texture riche mais subtile. L’artiste évite les structures conventionnelles et s’appuie sur la conception de couches qui se croisent et se désagrègent. Cette démarche privilégie la clarté des détails sans en faire des éléments ornementaux. L’utilisation de langues, l’espagnol et l’anglais, ainsi que le collage sonore et les rythmes percussifs participent à la richesse de l'album. La voix de Dalt s’insère dans un tissu acoustique finement ciselé, accompagnée de percussions organiques et de collaborations avec des artistes tels que Juana Molina et Camille Mandoki. Chaque disque de Lucrecia Dalt est une aventure nouvelle, méticuleusement conçue, hantée et hypnotique. Un disque captivant qui peut plaire aux fans de Pj Harvey, Portished, Lynch et Rosalía, highly recommended !