Liaisons Dangereuses

Avec seuleument quelques cassettes et cet unique album éponyme, sorti en 1981, à leur actif, les allemands de Liaisons Dangereuses resteront à jamais avec Deutsch-Amerikanische Freundschaft les pionniers de l'electronic body music/EBM. Rien d'étonnant que ces 10 chansons électrisantes, produites par Chrislo Haas (D.A.F.), accompagné de Beate Bartel (Mania D. / l'une des quatre membres fondateurs d'Einstürzende Neubauten) et renforcées par la voix inimitable, fébrile, les paroles en français et en espagnol, de Krishna Goineau; allaient créer un style unique. L'album "Liaisons Dangereuses" est un petit bijou déconcertant au tout début des années 80, en raison de son audace, de son avant-gardisme, de son atonalité, de son minimalisme et, surtout, de sa perception singulière de la musique faite pour danser. Un cocktail puissant et sexy de disco, punk et musique latine, envahissant et influençant irrévocablement les discothèques de Cologne et Berlin à Manchester, Chicago et New York, qui sonnait comme n’importe lequel à l'époque. La production est dépouillée mais tout sauf lo-fi. Tous les morceaux ont une atmosphère très obscure et insolite, basée sur une combinaison de voix bizarres à la Suicide, de lignes minimales de synthétiseurs, de bruits industriels et d'autres types d'interventions étranges. C’est cette master class de retenue et d’expérimentation dancefloor qui a donné l’un des meilleurs morceaux de danse de tous les temps, "Los Niños Del Parque". Mais si vous écoutez attentivement chaque morceau de cet album, vous découvrirez d'autres éléments qui ont influencé de nombreux genres de dance music. Liaisons Dangereuses c'est le fondement de la musique de danse faite à la machine, une influence cruciale des DJ de la techno de Détroit, et de la Chicago house, de l'IDM/EDM . Une musique qui fait encore des émules aujourd'hui - bisous les Maman Küsters. Un album qui a résisté à l'épreuve du temps, un must listen, un must know, un MUST HAVE