Antibalas

Né à Brooklyn en 1998 sous l’impulsion de Martín Perna, Antibalas s’est imposé comme le fer de lance de l’afrobeat hors du Nigeria, héritier direct de Fela Kuti mais nourri de jazz new-yorkais, de funk urbain et de percussions afro-cubaines. Dès ses débuts, le collectif s’est affirmé comme une formation militante, utilisant ses grooves hypnotiques pour dénoncer patriarcat, capitalisme tardif ou militarisme, tout en collaborant avec la galaxie Daptone (Sharon Jones, Dap-Kings).

Avec Hourglass, le groupe choisit de revenir à l’instrumental, comme pour rappeler que le rythme peut être plus politique que n’importe quel slogan. L’album s’ouvre sur un saxophone plaintif qui se transforme en transe 12/8, avant de basculer dans Lo-Life, évocation des big bands latins de Machito et des orchestres ghanéens des années 70. Solace, Escape et Lo Ceiba convoquent l’esprit de Lagos mais filtré par Brooklyn, et Oasis clôt l’ensemble sur une vision psychédélique où le funk devient libération pure.

Antibalas, fidèle à son histoire, prouve qu’un collectif peut traduire l’urgence du monde par la seule puissance du groove, sans paroles mais avec une intensité universelle.