Sam Prekop

Depuis plus de trois décennies, Sam Prekop construit une discographie discrète mais profondément cohérente, entre pop impressionniste, jazz minimaliste et explorations électroniques. Si on le connaît surtout avec The Sea and Cake, c’est en solo qu’il semble aujourd’hui le plus libre. Avec Open Close, il poursuit l’exploration entamée depuis Old Punch Card (2010) autour du synthétiseur modulaire, avec une finesse et une sensibilité rares. Le disque frappe par son équilibre subtil entre abstraction électronique et émotion tangible. À l’opposé des constructions froides et mécaniques que l’on associe parfois à la synthèse modulaire, Prekop compose des paysages mouvants, habités, souvent organiques. Chaque piste semble capturer le flux d’une performance en direct, oscillant entre rigueur formelle et intuition pure. Des morceaux comme “Light Shadow” ou “Open Close” déploient de longues nappes évolutives, faites de textures granuleuses et de variations harmoniques discrètes, où l’on devine presque une main invisible en train de sculpter le son. Ailleurs, sur “Para” ou “Spline”, l’artiste tisse des trames rythmiques plus nerveuses, flirtant avec la techno minimale sans jamais y basculer vraiment. Une nouvelle preuve que Sam Prekop, loin de se répéter, continue de creuser un sillon singulier à la frontière du lyrisme électronique et de l’expérimentation.