Duster

Originaire de San José, Duster s’est fait connaître à la fin des années 90 avec Stratosphere, un album lent et brumeux qui ressemblait à une dérive en apesanteur. Leurs chansons semblaient suspendues dans le vide. Avec ce deuxième album, Contemporary Movement (2000), le groupe garde ce son planant et flou, mais ramène doucement ses chansons sur Terre. Les guitares sont toujours noyées de réverbération, les tempos toujours lents, mais les voix sont désormais plus présentes, plus claires, plus humaines. Duster délaisse un peu les métaphores cosmiques pour parler de choses simples, tristes, mais vraies : la solitude, les relations qui se défont, les doutes qu’on garde pour soi. Ici, pas de refrains accrocheurs ou de solos techniques. Les mélodies sont minimalistes, parfois à peine chantées — mais c’est justement cette fragilité qui touche. Les musiciens de Duster ne cherchent pas à impressionner : ils cherchent le son juste. Des chansons comme « Travelogue », « Cooking » ou « Unrecovery » pourraient facilement trouver leur place dans un univers où le temps semble suspendu – exactement là où la musique de Duster semble appartenir. Si vous aimez les ambiances calmes et un peu hors du temps, cet album est fait pour vous.