Thee Early Worm

Grâce à son père, Neil Andrew Megson découvre très jeune des musiques variées et avant-gardistes qui resteront pour lui des influences premières, parmi lesquelles le poète de la Beat Generation William Burroughs, Frank Zappa, le free jazz et le musicien contemporain John Cage. En 1965, Neil, alors étudiant à l'université, se fond dans le personnage de Genesis P-Orridge qu'elle s'est créé. En 1968, elle enregistre avec Peter Pinglewad (COUM Transmissions), ses copines Janegel et Gnaire, son père invité à l'harmonica, son premier album "Early Worm" sous le nom, Thee Early Worm (un seul exemplaire fut pressé sur un acétate). Le grenier de la maison de ses parents à Solibu, une banlieue de Birmingham, servira de studio, de laboratoire d'expérimentations, inévitablement des enregistrements low-fi. Ces sessions capturent un mélange chaotique de bruit, de manipulation de bande et d'improvisation, s'inspirant du psychédélisme, du beatnik DIY et de John Cage. La première face contient dix morceaux courts et souvent improvisés. Des paysages sonores bruts et sans filtre. "Balloon" se rapproche le plus d'une vraie “chanson”, avec ses percussions et ses paroles. La deuxième face est un jam de la chanson titre, qui dure 17 minutes. Au milieu, on entend des bruits de casseroles, des grognements, et des sons qui ressemblent à une guitare cassée. Présumé perdu, en 2007, l'acétate et l'original des bandes originales ont été retrouvés. En 2008, le label Dais Records sort une édition limitée de "Thee Early Worm", récupérée depuis les bandes originales par voie numérique, puis mastérisée avec un livret de Genesis P-Orridge. Cette nouvelle réédition montre la créativité naissante d’un artiste qui deviendra une figure importante de la musique expérimentale, notamment avec des groupes comme COUM Transmissions, Throbbing Gristle et Psychic TV, qui ont changé la scène underground avec leur musique provocante et sombre, bien plus extrême que le punk.