Seefeel

Seefeel voit le jour à Londres en 1992 comme un groupe dans l'air de son temps, affilié à ses débuts au mouvement Dream Pop/Shoegaze. Ce n'est pourtant pas sur ce terrain mais plutôt sur celui des musiques électroniques que la formation se fait finalement remarquer. Seefeel signe sur le label Too Pure en 1993 et sort 2 EP - dont "Pure, Impure" et son tubesque "Time To Find Me" dont l’entêtant AFX Fast Mix d’Aphex Twin a contribué à attirer l’attention sur lui. La même année, sort l’album "Quique", un véritable ovni musical, inclassable et énigmatique, qui demeure une œuvre unique. Ce disque propose un son hors norme, mêlant habilement ambient, dub, techno, shoegaze, dream pop et post-rock, créant un pont entre musique électronique et rock. Seefeel déconstruit le shoegaze en intégrant des mélodies sublimes, des sons de guitare étonnants, ainsi qu’une rythmique souvent cassée ou en boucle, accompagnée de l’éthéré chant de Sarah Peacock. Au cœur de cet album, les boucles rythmiques hypnotiques, souvent soutenues par des basses groovy, jouent un rôle central. Par exemple, "Climactic Phase No.3" ou des boucles électroniques s’enchaînant en patterns hypnotiques à une pop noyée sous un mur de guitare digne d'un My Bloody Valentine. "Polyfusion" repose sur un fond hypnotique de batteries et basses, avec des voix délicates, semblables aux chants de sirènes, suspendues dans l’espace. "Quique" a également permis à Seefeel d’être associé à la sphère de l’Artificial Intelligence, avec des morceaux comme "Plainsong", oscillant entre extase et mantra, et ses textures riches qui pourraient facilement figurer sur l’album "Selected Ambient Works" d’Aphex Twin, ou avec "Industrious. C'est finalement assez logiquement que Wrap les signe en 1994. En 1995, le label sort "Succour", un disque beaucoup plus ambiant et utilisant surtout des moyens électroniques de l'époque. Aujourd'hui, Seefeel continue d'explorer et de redéfinir les frontières de la musique électronique.