Clément Vercelletto

Formé notamment aux percussions et à la composition électro-acoustique, Clément Vercelletto mène un double parcours de musicien et de metteur en scène. Sa démarche tend à trouver les points de friction entre ces deux pratiques, à imaginer le sonore comme un vecteur pour activer le corps et la voix des interprètes sur scène. Il a fait appel au luthier Léo Maurel, basé en Alsace, pour créer un instrument inédit : l’engoulevent. Empruntant son nom à un oiseau nocturne, ce petit orgue portatif, dont les flûtes sont parfois remplacées par des appeaux, est composé de 24 sorties, chacune étant munie d'une électrovanne contrôlée en tension via une interface MIDI. L'engoulevent est conçu autour du concept de paysage sonore… un paysage imaginé et fantasmé. Il évoque la nature et la musique d'un espace-temps fictif. La disposition des sources sonores lors de l'enregistrement fait partie intégrante de la composition, créant ainsi une musique proche du field-recording. Les sonorités qui en émergent sont expérimentales, innovantes et ingénieuses. Tout en cliquetis, bruits de touches et pépiements de valves, polyrythmies sourdes, soupirs électroniques, Vercelletto convoque en 6 compositions, les parades animales, les propriétés minérales (comme La tourmaline), la délinquance végétale (illustrée par "Le cœur pourri du taro" et "La grande berce"), ainsi que des paysages marins et terrestres (comme "Hoëdic long", qui évoque criques sableuses, pointes rocheuses et marais modestes)