Violent Femmes

Do you like American music?
Les Violent Femmes, ce trio emblématique qui a joué un rôle non négligeable dans l’Histoire du Rock américain, voient le jour en 1981 au cœur d'un Milwaukee déprimé. Porté par leur originalité, leur premier album éponyme, sorti en 1983, crée une véritable onde de choc dans le paysage musical. Avec l’extraordinaire voix nasillarde de Gordon Gano, le doigté inimaginable de Brian Ritchie et le minimalisme explosif de Victor De Lorenzo sur sa caisse claire, le trio prouve que le mélange entre folk et punk peut fonctionner de manière efficace. Une pierre angulaire du genre, marquant une époque où l'authenticité et la passion priment sur les tendances commerciales. Sorti en 1984, leur deuxième album "Hallowed Ground" n’est plus seulement folk ou punk, mais se nourrit de blues, de jazz, de gospel, de country, toutes ces musiques du patrimoine musical américain. Un voyage à travers les facettes les plus sombres de l'Amérique profonde, mêlant des morceaux très puissants aux mélodies accrocheuses, à des thèmes profondément dérangeants. Les paroles de Gano sont empreintes de cynisme et de rébellion contre les normes établies, exposant ainsi cette société américaine où la peur et la superstition prévalent. L'ajout d' instruments traditionnels comme l'harmonica, la guimbarde et le banjo enrichissent leur musique. La mélodie du banjo dans "Country Death Song" est comme une invocation, un appel à ces esprits oubliés qui hantent les paysages dévastés de l'Amérique rurale. "I Hear The Rain" est courte mais hargneuse à souhait. La geniale "Black Girls" maintient ce cap, dans un festival de saxophones déchirants (parmi lesquels celui de John Zorn), de guimbardes et de percussions diverses, soutenu par une rythmique sauvage et entraînante, composition à demi improvisée puisque Gano n’avait demandé qu’une chose à ses musiciens lors de l’enregistrement : « lâchez-vous ! »". De "It’s Gonna Rain", gospel des plus grisants, de la jolie petite ballade dans la pure tradition country "Sweet Misery Blues", et du sans faute "Hallowed Ground", Les Violent Femmes sortent un album étonnant tantôt noir et torturé, tantôt plus lyrique, qui a surement ouvert la voie à l'Americana.