Uniform

"American Standard" est le nouvel album de Uniform. Une nouvelle fois, le groupe a décidé de mettre la barre plus haut et d'ajouter un nouveau membre pour aider à perfectionner leur punk métal industriel vicieux. Ce sera le bassiste Brad Truax d'Interpol. Ce cinquième album solo est certainement le disque le plus accompli sur le plan thématique et le plus sûr de lui sur le plan musical à ce jour, un portrait de la maladie mentale et physique terrifiant. L’ampleur et la puissance des arrangements s ’accordent élégamment avec l’intense sujet des paroles. Les genres s'entrechoquent et éclatent, formant quelque chose de nouveau. Un son massif bourdonnant comme un mélange des tons ultra sophistiqués de Sunn O))) et de punk brut à la Corrupted. C'est hideux. C'est beau. Seulement quatre titres. Le morceau titre occupe la totalité de la face A. 21 minutes apocalyptiques. Fort de leurs récentes collaborations avec les japonais Boris, Uniform propose une ouverture monolithique qui traverse des hauts, des bas, allant du sludge au métal mélodique. Après des cris, rappelant l'étrangeté d'Einstürzende Neubauten, le morceau prend vie avec un grondement de basse martelant sur un rythme de batterie tourbillonnant. Les rythmes sont lents mais implacables. "Clémency" commence par des violons samplés avant qu'un riff sludge-stoner n'explose dans le morceau. Un rythme de basse alimente le couplet avant qu'un double kick ralenti ne vienne soutenir un refrain à la Godflesh. "American Standard" un disque angoissant dans son honnêteté (une confession, un journal intime), implacable dans sa quête de transcendance sonore. Brut, sanglant et intense.