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Moor Mother
The Great Bailout
A1
Guilty
9:54
A2
All The Money
4:12
A3
God Save The Queen
3:46
A4
Compensated Emancipation
4:17
B1
Death By Longitude
5:01
B2
My Souls Been Anchored
1:13
B3
Liverpool Wins
4:18
B4
South Sea
9:00
B5
Spem In Alium
0:53
Moor Mother, Camae Ayewa, l’activiste et poétesse américaine manie la parole comme un glaive dont elle se sert afin de pourfendre les mensonges de l'histoire, montrer les cicatrices du passé, des citoyens de race noire qui doivent tenir le bas du pavé. Ses œuvres précédentes comme "Black Encyclopedia of the Air" et "Jazz Codes" étaient déjà imprégnées de cette extension fascinante de l'afrofuturisme et des traditions musicales noires en tant que véhicule de pensée politique. Dans ce nouvel album, "The Great Bailout", elle dissèque l'histoire et les effets durables du colonialisme britannique, en agissant comme une "cartographie non linéaire du colonialisme, de l'esclavage et du commerce en Grande-Bretagne et dans les pays du Commonwealth. L'album comprend trois sections, allant d'une version déconstruite de l'hymne national britannique ("God Save The Queen"), en passant par des éléments de gospel et de soul africaine, jusqu'à la section finale : "Liverpool Wins". Ayewa explique : "Il fait référence à cette période où le commerce de l'esclavage était si incroyable que Liverpool a dépassé Londres pendant un certain temps. Tout le paysage a changé, pour des générations". A l'image de sa pochette, les sonorités sont obscures, angoissantes, et malaisantes, conséquences de cette déportation forcée, du stress post-traumatique engendré, et ses dégâts. Un album qui revisite les traditions musicales afro-américaines pour les habiller de hip-hop, de jazz, de musiques électroniques et industrielles. Dès l’ouverture "Guilty" donne le ton, dix minutes de soul expérimental sur lequel on retrouve une voix chargée d’émotion, des voix superposées, des chuchotements, des cors et la harpe de Mary Lattimore. Pour ce nouvel album, Moor Mother s'entoure entre autres de l'activiste anglais Lonnie Holley, de la chanteuse Raia Was, du minimalisme dub de Saint Abdullah, de la norvégienne Maja S. K. Ratkje et de geniale Angel Bat Dawid.