Nas

1994. Si l’hégémonie new-yorkaise en matière de rap est déjà complètement révolue, New York regorge toujours d’inspiration et de créativité. Eric B & Rakim, Biz Markie, Big Daddy Kane, KRS-One et autres bénéficient alors d’une reconnaissance et d’une renommée enviée par la nouvelle génération de rappeurs. Mais la relève est belle et bien présente, avec le Wu-Tang Clan, Jeru the Damaja, Prodigy de Mobb Deep et Nas. Fasciné par ces légendes nées sur le bitume New-Yorkais, Nas revendique ces influences et modèles hérités de son adolescence. Aidé par une production magistrale, la crème des producteurs se pressait en effet au chevet de ce jeune talent si prometteur. Dj Premier (de Gang Starr), Pete Rock, Q-Tip (A Tribe Called Quest), Large Professor (Main Source) et L.E.S, y rivalisèrent de créativité pour offrir le tapis de boucles et de beats inoubliables. Avec Illmatic, son premier album Nas s'impose comme l'un des plus grands poètes de la rue. Grandement inspiré par la Soul et le Jazz, l'album est composé de différentes ambiances, les boucles de piano côtoient ainsi les cuivres dans le relatif minimalisme d’une architecture solide et musicalement cohérente: une densité et une richesse rare. Premier album du rappeur qui à l’époque a 21 ans et a déjà une vision très fine de ce qu’est le rap, le hip hop, la culture de sa côte Est, son milieu, son histoire et de ce qu’il faut faire pour la marquer.