Matt Berninger

Il y a une certaine ironie dans le timing de cet album. Pendant que ses amis du groupe The National, Aaron et Bryce Dessner, travaillent sur la musique pour Taylor Swift ou des musiques films, Matt Berninger, le chanteur, se retrouve seul dans sa maison, confronté à une mélancolie, une période où il avait du mal à écrire et se sentait dégoûté de lui-même. Son deuxième album solo, Get Sunk, reflète ce sentiment d'isolement créatif, le titre symbolise l’idée de sombrer non pas pour perdre pied, mais pour s’ancrer, découvrir ce qui reste quand tout s’effondre. L’album évoque un retour aux racines, comme un rappel de pourquoi il a commencé à faire de la musique. L’énergie y est plus forte, presque urgente, contrairement à son précédent album, "Serpentine Prison" sorti en 2020. Berninger a collaboré avec le producteur et ingénieur Sean O’Brien, qui signe également plusieurs chansons. L’album bénéficie également des contributions de nombreux musiciens, parmi lesquels Meg Duffy (Hand Habits), Julia Laws (Ronboy), et des membres de The National, de Beirut et de The Walkmen, dont Kyle Resnick, Garret Lang, et Booker T. Jones. L’apport le plus frappant est celui de Booker T Jones qui, passé l'introduction, la ritournelle "Inland Ocean" et et "Bonnet of pins", le plus semblable à The National, a orienté l’album vers la soul. La voix grave et douce de Berninger s’y fait plus profonde et sérieuse, notamment dans les morceaux "Junk" et "Times Of Difficulty".