Squid

Le quintette britannique Squid continue de repousser les frontières de la musique avec son troisième album, "Cowards", qui s'inscrit dans une lignée d'expérimentation audacieuse. En intégrant des éléments de jazz, folk, funk, kraut, ambient et musique électronique, le groupe parvient à forger un son distinctif en constante évolution. L'une des caractéristiques les plus marquantes de "Cowards" est sa cohérence. Contrairement à son précédent album "O Monolith", cet opus se présente comme une œuvre homogène. Sa musicalité, à la fois riche et complexe, abandonne en partie les intonations jazz expérimentales qui ont fait leur renommée, pour plonger dans un océan de vagues électro psychédéliques aux multiples échos. Selon les titres, on y découvre des mises en avant des violons dans "Fieldworks II", des guitares dans "Building 650" et des percussions légères dans "Fieldworks I". Enregistré aux Church Studios de Crouch End et mixé par Mr John McEntire à Seattle, Cowards bénéficie d'une production soignée qui met en lumière la richesse des arrangements. Les morceaux de Cowards se révèlent à la fois simples et accessibles, minimisant les explosions sonores et les spasmes caractéristiques des débuts du groupe pour laisser place à des compositions qui se déploient lentement. Les guitares, plus frémissantes et serpentines, ainsi que des structures musicales erratiques, témoignent d'une quête de profondeur et de nuances. L’album atteint un sommet avec le titre éponyme, où cuivres et voix se mêlent pour créer une atmosphère quasi funèbre. Chaque titre est une aventure en soi, préservant son essence expérimentale tout en affichant une volonté d'innovation constante.