Harold Budd ▪ Elizabeth Fraser ▪ Robin Guthrie ▪ Simon Raymonde

"The Moon and the Melodies", cinquième album du groupe écossais Cocteau Twins, sort en 1986 en collaboration avec le pianiste californien Harold Budd, un des maîtres de la musique ambient des années 80, connu notamment pour ses travaux avec Brian Eno. Huit compositions où la musique est constamment belle, soignée . Quatre chansons et quatre pièces instrumentales se partagent l'espace luxuriant de ce disque apaisé et éthéré. Des morceaux étant plus ancrés dans l'univers de Budd, souvent minimaliste, avec de longues nappes de brouillard synthétiques, d'autres rappelant les sonorités envoûtantes des Cocteau. Ces douces berceuses contées par la magnifique voix de Liz Frazer, d'excellents titres composés durant l'âge d'or du groupe (celui de ''Victorialand'', chef-d'œuvre absolu). Sur "Memory Gongs", Harold Budd réussit à créer une atmosphère contemplative et intemporelle à travers une utilisation délicate au piano, combinant à la fois profondeur et légèreté. La répétition obsédante des motifs musicaux joue un rôle clé dans cet état introspectif qu'il parvient à instaurer. lequel prolongera dans ses travaux personnels suivants (''Lovely thunder'', en 1986, et "The White Arcades", en 1988) le chemin exploré ici. Sur "Sea, Swallow Me", "Eyes Are Mosaics", "She Will Destroy You" et "Ooze Out and Away, Onehow" on retrouve bien l'univers du meilleur des Cocteau Twins. Ecoutez les arpèges carillonnants de la guitare de Robin Guthrie sur" Sea, Swallow Me" qui délivrent un délicieux balancement, la batterie en apesanteur de Simon Raymonde et la voix étrange de Liz comme perçue au travers d'un nuage d'éther. C'est certain, aucun autre groupe ne sonnait comme Cocteau Twins. "The Moon and the Melodies" est résolument plus instrumental et expérimental que la discographie du trio, mais pas moins intéressant. Comment transformer en or toutes ces élucubrations musicales. Réédité pour la première fois en vinyle, les huit titres ont été remasterisés à partir des bandes originales par Robin Guthrie.