Chrystabell & David Lynch

David Lynch et sa nouvelle muse la chanteuse Chrystabell poursuivent leur collaboration, la troisième, sur "Cellophane Memories", un album de chansons oniriques. "L’origine de l’album provient d’une vision que David a eue lors d’une promenade nocturne dans une forêt de grands arbres, au-dessus de la cime desquels il a vu une lumière brillante. Dans son souvenir, la lumière s’est transformée en la voix de la chanteuse et auteure compositrice américaine et lui a révélé un secret. C’est à partir de ces mystérieuses convergences de lumière et de son, de jour et de nuit, de ciel étoilé et de forêt noire que la collaboration entre Chrystabell et David a continué à s’épanouir". En somme très Lynchien… Sur "Cellophane Memories", l’étrangeté lyrique de Chrystabell est plus que jamais mise en valeur, en dix chansons évanescentes dans lesquelles la voix de l’artiste, aux tonalités hautes, graves ou chuchotées, se trouve démultipliée, puis toutes inversées, bouclées et superposées, apparaissant ou disparaissant sur des nappes synthétiques réverbérées ou des glissandos de guitares oniriques, le tout penchant vers d’inquiétantes fréquences basses ou d’angéliques stridences. Ces entrelacs vocaux, entre inspiration et expiration, ciel étoilé et forêt obscure, semblent surgir au milieu du temps, ou d’un rêve. On pense évidemment à la regrettée Julee Cruise (l’orchestre d' Angelo Badalamenti est également de la partie), mais aussi à This Mortal Coil, Laurie Anderson. Une collection nocturne, mystérieuse et profondément atmosphérique, cosmique qui s'inscrit parfaitement dans le répertoire des deux protagonistes, rappelant à de nombreux endroits la bande-son somnambulique de Twin Peaks.