Dorothy Ashby, Frank Wess

Avec Alice Coltrane, Dorothy Ashby était probablement la plus grande. Certainement la plus swing, l’une des artisanes de la popularisation de la harpe dans le monde du jazz, légitimant l’utilisation de l’instrument dans ce genre musicale. Mais elle a toujours eu du mal à obtenir un succès critique et commercial ; l'exotisme de son instrument l'ont souvent empêchée d'être prise au sérieux dans l'environnement fermé du jazz de la fin des années 50 et des années 60. Mais c'est le caractère unique de son son et sa place dans le monde du jazz qui ont fait d'elle l'une des musiciennes les plus intéressantes de son époque. La native de Detroit commence son parcours de harpiste vers 1952 et fit ses premières armes en associant harpe et flûte, en l'occurrence celle de Frank Wess. Enregistré en 1958, "Hip Harp" est un exemple parfait de l'art d'Ashby. À la tête d'un quartet comprenant naturellement Frank Wess à la flûte, Herman Wright à la basse et le maître Art Taylor à la batterie, Ashby crée une combinaison unique d'éléments profondément jazz exprimés à travers un son totalement nouveau. Au-delà de son prestigieux parcours dans le jazz, Dorothy Ashby fascine, à titre post-mortem, les producteurs de hip-hop. Entre les années 80 et aujourd’hui, elle se fait sampler de tous les côtés par les plus grands producteurs du genre. J. Dilla, Madlib, Drake, Flying Lotus et tant d’autres.