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Low
Double Negative
A1
Quorum
A2
Dancing And Blood
A3
Fly
A4
Tempest
A5
Always Up
B1
Always Trying To Work It Out
B2
The Son, The Sun
B3
Dancing And Fire
B4
Poor Sucker
B5
Rome (Always In The Dark)
B6
Disarray
Dans les années 90', Alan Sparhawk, Zak Sally et Mimi Parker de Low sortent des premiers albums fondateurs, en réaction au bruyant grunge et qu'on a appelé "slowcore", une façon de faire qui épure à l'extrême son songwriting pour de concentrer sur l'élaboration d' atmosphères. Freiner le jeu pour mieux faire monter la fièvre. Toute la grâce de ce sommet absolu du mouvement slowcore, dont Low est en fait la définition, se trouve dans cette frustration à ce que les choses n'aillent pas plus vite. On prend donc le temps d'apprécier certains détails, certaines nuances, qui auraient échappés dans le cas inverse. D'années en années Low a su évoluer et mis du temps à sortir de sa torpeur, mais voilà que tout explose en 2018 d'un coup, avec la sortie de "Double Negative". Voilà qu'ils lacèrent, déchirent, assourdissent là où ils caressaient et apaisaient. Un véritable tour de force, alliant avec brio douceur et agressivité, mélodies accrocheuses et expérimentations sonores. Il faut écouter l'album pour entendre sa matière se décomposer en différentes couches sédimentaires, qui sont autant de niveaux d'écoute. Dépouillés à n'en plus finir, les morceaux ("Dancing and Blood", "Disarray") sont structurés autour de batteries décharnées scandant un tempo qu'on dirait marcher à reculons, de chœurs abimés, et de nappes en retrait qui ne se révèlent que quand tous les autres sons s'arrêtent. Si l'on excepte le sublime "Fly" qui met en avant la voix cristalline de Mimi Parker, et le calme "Always up", tout n'est que distorsions et saturations, faisant de l'opus une proposition forte et détonante. Des couches de sons déformés, construites puis détruites, colossales puis tout en retenue, chuchotées. Confirmées trois ans plus tard avec "Hey What" qui continuait d’arpenter les sillons creusés par "Double Negative", la trituration du son dans ce qu’elles offrent de chaotique et de distordu, de puissance qui engloutit le reste. Et puis vint une triste nouvelle en 2022, Mimi Parker, voix, percussions et âme du trio s'en est allée, laissant son mari Alan Sparhawk, guitariste-chanteur du groupe, et nous-mêmes orphelins.
Depuis impossible pour Alan, d'arrêter la musique, il s'amuse avec son fils Cyrus au sein de Derecho Rhythm Section, un post rock aux contours jazz et funk. Et joie son premier album solo, "White Roses, My God", sort le 2 Novembre chez Sub Pop. Hâte d'écouter le premier extrait début juillet ! En attendant "Double Negative" tourne une nouvelle fois en boucle sur la platine.